Mercredi 08 avril :
Aujourd'hui, nous quittons Antofagasta de la Sierra pour rejoindre San Antonio de Los Cobres au nord : plus de 300 km de piste au programme....
Au réveil, nous sommes acueillis par Pedro : "como te llamas ?"
Au bout de 18 km, nous atteignons Paycuqui sous une belle lumière matinale...
Le salar est à sec...et la piste continue en le longeant.
Au dessus du Salar de Pocitos, des grains commencent à se former...



Après avoir pris un bon bain de poussière, on arrive à une mine en activité. Sur le panneau d'entrée est écrit "Propriedad privada Bienvenidos", du coup on va sur le parking....mais d'après les signes que nous font des mineurs...on doit être "persona non grata". On reprend le volant de notre bolide...qui a changé de couleur depuis le départ...
Nous demandons notre route à un gars du village qui s'avère être un ethnologue de Buenos Aires qui fait une thèse sur le pasteuralisme. Il vient dans ce village tous les étés depuis 5 ans... On parle une bonne demi-heure avec lui, c'est super intéressant. Il nous apprend que nous sommes dans un village d'éleveurs semi-nomades de lamas (d'où les "pastos" qui signifient "paturages") dont certains parlent un mélange de castillan, quechua et kunza (langue très ancienne). En hiver, les éleveurs quittent le village pour des paturages situés plus hauts dans la montagne, ou le soleil est présent plus longtemps dans la journée (par rapport au fond de vallée). Il rentre tout juste de 10j de randonnée avec une famille qui est partie troquer des bêtes dans une vallée voisine. Malgré le passage quotidien des camions de la mine, les éleveurs continuent de faire leurs échanges à pied (certains utilisent presque exclusivement le troc et manient très peu d'argent!)... Forcément l'arrivée de la mine et des aides de l'état entraine des modifications dans ces pratiques ancestrales. Sebastien nous explique que c'est dur pour un ethnologue d'étudier une culture et d'assister en même temps à sa mort due en partie au fait que les villageois préfèrent l'argent facile de la mine et des aides de l'état à leur coutumes... "Ils embrassent leur mort...".
Les habitants, voyant que nous trainons nous vendent leur pain traditionnel et essayent, sans succès, de nous vendre des chaussettes en laine de lama.
Nous repartons pour San Antonio de Los Cobres. A la sortie du village nous prenons une auto-stoppeuse qui à l'air tout heureuse qu'on la prenne. C'est la prof de bio du village.....on est la veille de la semaine sainte et elle rentre à Salta pour les vacances. Vu l'heure elle n'esperait plus trop être prise (ça lui est déjà arrivé d'attendre deux jours avant de rentrer chez elle).
Nous avons été très touchés par la beauté des paysages de la puna argentina, mais aussi par la gentillesse et l'extrême isolement de ses rares habitants...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire