vendredi 10 avril 2009

AmL23 : Puna Argentina, Antofagasta-Salta...

Mercredi 08 avril :

Aujourd'hui, nous quittons Antofagasta de la Sierra pour rejoindre San Antonio de Los Cobres au nord : plus de 300 km de piste au programme....



Au réveil, nous sommes acueillis par Pedro : "como te llamas ?"

Nous attaquons la piste vers 8h30, puisque la journée va être longue.

Au bout de 18 km, nous atteignons Paycuqui sous une belle lumière matinale...



Nous nous élèvons rapidement jusqu'à 4 000 mètres, altitude à laquelle nous resterons presque toute la journée...


La piste est magnifique et les paysages changent très rapidement...après un virage..un col...une vallée.

Il y a de la gelée blanche sur les touffes d'herbe... Etonnant dans ce paysage désertique!


On ne croise personne, que des villages abandonnés......et des vigognes (qui adorent traverser la piste juste devant le 4X4... alors qu'il y a plutôt de la place autour).

le salar d'Antofalla






Après deux heures et quelques de piste, nous arrivons au "Salar de l'hombre muerte". Joli nom, n'est-ce-pas ?

Le salar est à sec...et la piste continue en le longeant.





On croise cette barraque inhabitée juste à côté du salar....sans doute une ancienne maison de cure pour pratiquer les régimes sans sel.....

On croise pas mal d'anes et de mules sauvages, comment font-il pour survivre dans ces milieux plus qu'hostiles?? Ce ne sont pas des camélidés eux!


A la sortie du salar, on croise des containers-algeco qui sont en fait un poste de carabiñeros...On les salue.....et on continue notre route sur une piste bien plus large puisqu'elle est utilisée par les camions de la mine du salar. Ce sont les premiers bipèdes que nous croisons depuis Antofagasta de la Sierra.


On arrive ensuite au Salar de Pocitos













Vers 13h30 nous arrivons à Pocitos, charmant petit village....minier.


On pensait y manger, mais comme c'est bien glauque et plein de poussière...on déguerpit bien vite. On s'engage alors sur la piste qui mène à Santa Rosa de los grandes pastos. C'est tout de suite bien plus sympa. On se trouve un "pick-nick spot" près d'un troupeau de chèvres et la gardienne de ces dernières vient nous dire bonjour. C'est une petite mamie qui vit seule avec ses chèvres sans téléphone ni voiture évidemment...

Au dessus du Salar de Pocitos, des grains commencent à se former...





Après avoir pris un bon bain de poussière, on arrive à une mine en activité. Sur le panneau d'entrée est écrit "Propriedad privada Bienvenidos", du coup on va sur le parking....mais d'après les signes que nous font des mineurs...on doit être "persona non grata". On reprend le volant de notre bolide...qui a changé de couleur depuis le départ...

Nous arrivons assez rapidement au village de Santa Rosa de los Grandes Pastos.


Nous demandons notre route à un gars du village qui s'avère être un ethnologue de Buenos Aires qui fait une thèse sur le pasteuralisme. Il vient dans ce village tous les étés depuis 5 ans... On parle une bonne demi-heure avec lui, c'est super intéressant. Il nous apprend que nous sommes dans un village d'éleveurs semi-nomades de lamas (d'où les "pastos" qui signifient "paturages") dont certains parlent un mélange de castillan, quechua et kunza (langue très ancienne). En hiver, les éleveurs quittent le village pour des paturages situés plus hauts dans la montagne, ou le soleil est présent plus longtemps dans la journée (par rapport au fond de vallée). Il rentre tout juste de 10j de randonnée avec une famille qui est partie troquer des bêtes dans une vallée voisine. Malgré le passage quotidien des camions de la mine, les éleveurs continuent de faire leurs échanges à pied (certains utilisent presque exclusivement le troc et manient très peu d'argent!)... Forcément l'arrivée de la mine et des aides de l'état entraine des modifications dans ces pratiques ancestrales. Sebastien nous explique que c'est dur pour un ethnologue d'étudier une culture et d'assister en même temps à sa mort due en partie au fait que les villageois préfèrent l'argent facile de la mine et des aides de l'état à leur coutumes... "Ils embrassent leur mort...".

Les habitants, voyant que nous trainons nous vendent leur pain traditionnel et essayent, sans succès, de nous vendre des chaussettes en laine de lama.


Nous repartons pour San Antonio de Los Cobres. A la sortie du village nous prenons une auto-stoppeuse qui à l'air tout heureuse qu'on la prenne. C'est la prof de bio du village.....on est la veille de la semaine sainte et elle rentre à Salta pour les vacances. Vu l'heure elle n'esperait plus trop être prise (ça lui est déjà arrivé d'attendre deux jours avant de rentrer chez elle).



La route est encore très belle et différente.




Nous passons un col à 4500m...




Nous arrivons à San Antonio après une 1h30 de piste. Le village est tout trempé par les orages...et, comme Pocitos, assez glauque aussi. On se trouve une petite hospedaje pas chère.

Jeudi 09 avril :



Départ pour Salta. On fait un petit aller-retour de 25 km sur la piste qui va vers Cachi.....


....puis nous reprenons la piste normale aui va suivre la Quebrada del Toro.













Deux jeunes vendeurs d'artisanat en bois de cactus... Ils m'expliquent que leur école est à une heure de marche et qu'il n'y a pas de bus...

Nous sommes de retour à Salta juste à temps pour les célébrations de la Semaña Santa...
La ville est en fête...





Nous avons été très touchés par la beauté des paysages de la puna argentina, mais aussi par la gentillesse et l'extrême isolement de ses rares habitants...

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