vendredi 6 mars 2009

Antarctica 6 : L'Antarctique, un continent étonnant...


L'Antarctique est vraiment un continent à part : pas d'habitants, pas de gouvernement, il n'appartient à aucun pays...

Ce continent nous a fasciné et nous avons eu envie de vous faire partager nos quelques connaissances sur ce lieu hors du commun...

Continent le plus méridionnal de la terre, situé au pôle sud, il est entouré par l'océan austral.


L'Antarctique est situé à 1000 km de la Terre de Feu, 2200 km de la Nouvelle-Zélande, 2250 km de la Tasmanie, et 3400 km de l'Afrique du sud...

La profondeur de l'océan austral (4000 à 5000m) et les courants marins qui l'entourent en font un continent très isolé.


Contrairement à l'Arctique, qui est une zone de mer entourée de terre, l'Antarctique est une zone de terre entourée de mer...
Contexte politique

L'Antarctique, « terre de coopération internationale », est un continent protégé par le système du Traité sur l'Antarctique. Ce système y garantit entre autres le gel des revendications territoriales ainsi qu'une très stricte protection de l'environnement à travers le Protocole de Madrid.
Le traité a été signé en 1959, mais cela n'empêche pas certains pays de revendiquer des territoires... Notemment l'Argentine et le Chili qui revendiquent la péninsule Antarctique. C'est assez marrant de voir que les cartes d'Argentine et du Chili incluent toutes les deux la péninsule antarctique comme faisant partie de leur territoire...

Carte de l'Argentine

Mais d'autres pays revendiquent aussi une partie du gateau :



Géographie


L'Antarctique est recouvert à 98% de glace (inlandsis). Sa superficie est de plus de 14 millions de km² l'été, soit 26 fois celle de la France métropolitaine. L’Antarctique est, en taille, le cinquième continent derrière l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du nord et l'Amérique du Sud, seules l'Europe et l'Océanie sont plus petites que lui.
Avec une altitude moyenne de l’ordre de 2,3 km, c’est le continent le plus élevé du monde (le plus haut sommet est le massif Vinson qui culmine à 4897m).

L'épaisseur moyenne de l’inlandsis est de 1.300 m à l’ouest et de 2.200 m à l’est. Son épaisseur maximale approche les 5.000 m. C'est dans la péninsule Antarctique (là où nous avons débarqué) que se trouvent la plupart des zones non glacées du continent. C'est la région la plus au nord du continent Antarctique et quasiment la seule partie s'étendant au-delà du cercle polaire. Région montagneuse, elle se situe dans la continuité de la Cordillère des Andes de l'Amérique du Sud.

L'inlandsis se prolonge dans certains secteurs par d'immenses plateformes (ou ice-shelf), s'étalant et flottant sur l'océan Austral, dont les surfaces cumulées dépassent 1,5 millions de km².

La chaîne Transantarctique, chaîne de montagne d'environ 3.000 km de long, délimite naturellement les parties Ouest et Est de l'inlandsis.
La partie Est du continent, qui fait face aux océans Atlantique et Indien, est appelée Antarctique orientale. Elle a la forme d'un immense dôme de glace d'environ 10 millions de km² qui culmine à plus de 4.000 m pour une altitude moyenne de 2.600 m. La partie Ouest, l'Antarctique occidentale, ne représente que le 5ème de la superficie totale du continent et culmine vers 2.500m, elle est prolongée par la péninsule Antarctique et par les 2 grands ice-shelves de Ross et de Ronnes.

Un peu d'histoire :

- L'existence d'un continent Antarctique en équilibre avec l'Arctique est évoquée par Aristote dès l'Antiquité. Cette idée est ensuite abandonnée jusqu'à ce que Magellan contourne le sud de l'Amérique en 1520 et aperçoive des terres glacées au sud. Dès lors les géographes imaginent un continent dit "Austral" qui s'étendrait de la Terre de Feu à l'Australie.

- En 1773, James Cook est le premier navigateur à franchir le cercle polaire antarctique (66°33'39''S). Il est arrêté par la glace en janvier 1774 à la latitude record de 71°10'S. Il est également le premier navigateur à faire le tour du continent (mais sans le savoir).

- Le Russe Bellingshausen aperçoit pour la première fois le continent qu'il nomme Terre Alexandre Ier, en janvier 1820. Ce serait le chasseur de phoques américain John Davis qui le premier aurait accosté sur le continent en février 1821.

- En 1838, des navigateurs français, commandés par Dumont d'Urville, partent à la recherche du Pôle Sud magnétique. Le 21 janvier 1840, ils accostent sur le continent à un endroit que Dumont d'Urville baptise Terre Adélie, en l'honneur de sa femme.

- En 1897-98, le Belgica commandé par Adrien de Gerlache, effectue le premier hivernage dans les glaces de la péninsule Antarctique. Puis, en 1899, le Norvégien Borchgrevink installe la première base sur le continent, au Cap Adare (est de la Terre Adélie), où il effectue le premier hivernage à terre.

- Le Pôle Sud géographique est atteint le 14 décembre 1911 par le Norvégien Roald Amundsen, un mois avant que le Britannique Robert Falcon Scott et son équipe n'y parviennent (16 janvier 1912). Le voyage de retour coûtera la vie à Scott ainsi qu'à ses 4 compagnons d'infortune.

- En 1949, les Expeditions Polaires Françaises fondées par Paul-Emile Victor, construisent la base de Port-Martin en Terre Adélie. Les bâtiments sont détruits par un incendie en janvier 1952 et l'équipe française s'installe sur l'île des Pétrels dans l'archipel de Pointe Géologie à 5 km du continent, sur le site actuel de la base Dumont d'Urville créée en janvier 1956.

- Pendant l'Année Géophysique Internationale de 1957, un grand nombre d'expéditions ont lieu et 12 pays installent 48 stations opérationnelles, la plupart sur les côtes mais également quelques unes sur l'inlandsis (base russe de Vostok, base américaine d'Amundsen-Scott). La base Charcot est construite en 1957 à 320 km de Dumont d'Urville et sera définitivement fermée en décembre 1959.

- Le Traité sur l'Antarctique est signé le 1er décembre 1959 et entre en vigueur le 23 juin 1961. Il gèle toutes les revendications territoriales sur le continent.


Climat

Difficile à croire, mais l'Antarctique est le continent le plus sec de la planète... Les précipitations à l'intérieur du continent sont inférieures de moitié à celles reçues par les déserts les plus chauds!!!
Et oui, il neige très peu en Antarctique. Les dépressions atmosphériques pénètrent difficilement à l'intérieur et l'essentiel des précipitations se produisent sur les côtes. L'intérieur du continent est un véritable désert : sur une superficie de 5 millions de km², il tombe chaque année moins de 5 cm d'équivalent en eau et souvent moins de 2 cm ! Il aura fallu un temps considérable à la Nature pour constituer la couche de glace de plusieurs kilomètres d'épaisseur qui compose l'inlandsis.

L'altitude, le faible ensoleillement, l'isolement par le courant océanique circumpolaire Antarctique et le pouvoir réfléchissant de la glace (80% des rayons lumineux sont réfléchis vers l'atmosphère) font de ce continent le plus froid de tous.

Les températures sont relativement "clémentes" sur les côtes : en moyenne de -10°C, les extrêmes saisonniers varient de 0 à -30°C. Par contre, elles chutent brutalement lorsque l'on s'avance sur l'inlandsis. La moyenne annuelle est de -20°C à 1.000 m d'altitude et de -55°C à Vostok (3.500 m d'altitude) : -30°C pour les 2 mois les plus chauds (janvier-février) et une moyenne de -60°C le reste de l'année avec un pic à -89,3°C, la température la plus basse jamais mesurée à la surface de la Terre (base russe de Vostok). À cette température, toute personne normalement vêtue meurt de froid en moins d'une minute...

La vitesse moyenne du vent est relativement modérée dans les régions centrales (10 à 20 km/h) et plus élevée sur les côtes (30 à 70 km/h) où les rafales peuvent atteindre des vitesses record : 320 km/h enregistré à la base Dumont d'Urville.

Banquise

Chaque hiver, l'océan autour de l'Antarctique gèle. L'eau de mer, du fait de sa salinité, commence à geler en surface à partir de -1,8°C. D'abord fragiles, les glaces en formation sont détruites à chaque tempête. Puis, au fur et à mesure que le froid s'intensifie, la glace de mer s'épaissit et s'étend pour former la banquise dont l'épaisseur moyenne est de 40-60 cm. Au maximum d'extension, en septembre, la surface de la banquise peut atteindre 20 millions de km², ce qui double la surface englacée de l'hémisphère sud.
En février, vers la fin de l'été austral, la banquise s'est totalement disloquée et la plupart des côtes sont libres d'accès. Le continent n'est donc accessible que pendant 2 à 3 mois d'été, et cela de façon aléatoire car l'état des glaces est lié aux caprices du climat.
Le rythme annuel de la formation et de la disparition de cette immense quantité de glace a une influence profonde sur la circulation océanique globale, les échanges thermiques entre l'océan et l'atmosphère et la biologie des océans de l'hémisphère sud.

L’océan Austral

D'un point de vue océanographique, l'océan Antarctique est défini comme un océan parcouru par le courant circumpolaire antarctique, qui circule d'Ouest en Est autour du continent Antarctique. Contrairement aux autres océans, qui sont définis comme des étendues d'eau limitées par des continents, l'océan Austral est le seul à être défini comme une masse d'eau qui entoure un continent, cet anneau s'étend au sud du 60e parallèle Sud et sur toute la circonférence du globe.


Circulation océanique

On estime que l'Océan Austral est la principale source de formation des eaux profondes de l'océan mondial, dont il refroidit d'environ 2°C plus de la moitié du volume. Des masses d'eau de température et de salinité différentes circulent depuis et autour du continent, en équilibre avec la remontée d'eau profonde atlantique en provenance de la zone arctique. La convergence antarctique est la meilleure définition naturelle de la limite supérieure de l'océan Austral : c'est une région distincte au milieu du courant circumpolaire antarctique qui sépare les eaux de surface très froides au sud, des eaux subantarctiques plus chaudes au nord. Il contribue à isoler encore plus le continent des flux de chaleur des moyennes latitudes. Un autre courant circule au plus près de l'Antarctique : le courant périantarctique, qui circule d'est en ouest, séparé du courant circumpolaire par la divergence antarctique.

Faune et Flore

Presque toute la vie en Antarctique est concentrée dans la mer ou sur sa bordure. La biomasse saisonnière est très importante grâce notamment à des eaux très riches en nutriments et en oxygène.

À l'origine de toute chaîne alimentaire aquatique, le plancton est plus abondant dans les eaux polaires que dans les eaux tropicales. Le krill est constitué de nombreuses espèces de crustacés, se nourrissant de plancton, dont la plus fréquente, l'Euphausia superba, ressemble à une crevette. La masse du krill, sans doute la biomasse la plus abondante de la planète, pourrait dépasser 500 millions de tonnes ! En été, il peut former des bancs de 500 km², dont la couleur rosée est détectable par les pêcheurs mais aussi par les satellites ! Au cœur du réseau alimentaire, le krill sert de nourriture de base aux poissons, baleines, phoques, manchots et autres oiseaux.
S'il existe 20.000 espèces de poissons dans le monde, moins de 300 vivent dans l'océan Austral. Parmi les plus caractéristiques, adaptées au milieu polaire, figurent le "poisson des glaces" (Champsocephalus gunnari), dont le sang ne contient pas d'hémoglobine, et le Notothenia, qui sécrète des molécules antigel.
Sur le continent la flore est très peu développée. On y trouve des lichens et des mousses sur les rochers, des algues microscopiques dans la glace ou dans les lacs souvent gelés, ainsi que deux plantes à fleurs dans la péninsule Antarctique, plus tempérée.
En revanche de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères marins sont présentes sur les côtes, la banquise et dans l’océan.

Une quarantaine d'espèces d'oiseaux, représentant 200 millions d'individus, vivent dans la zone australe ; la moitié d'entre eux se reproduit pendant l'été sur les rares terres et îles qui bordent le continent. Les espèces les plus représentées sont les pétrels, les skuas, les sternes et bien sûr les manchots.
Les mammifères rendontrés en Antarctique sont les cétacés et les pinnipèdes (phoques et otaries), au nombre de 8 espèces, dont 4 se reproduisent près du continent. Cependant, les otaries ne dépassent pas la péninsule et il n'y a pas de morse. Plusieurs espèces sont particulières à l'Antarctique : les phoques crabiers, les plus nombreux, comptent plus de 15 millions d'individus, alors que ceux de Weddell sont les plus imposants (3 m de long pour plus de 400 kg) ; les léopards de mer, plus rares, se nourrissent principalement de manchots : ils peuvent en avaler jusqu'à 20 par jour . En hiver, le seul animal restant en Antarctique est le manchot empereur.
Et pour finir, voici le drapeau de l'Antarctique, qui symbolise son intégrité en tant que continent et sa neutralité politique...

Et voici quelques liens vers les sites que nous avons utilisés pour rédiger ce message :

http://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook

http://www.educapoles.org/

http://www.institut-polaire.fr/ipev/les_regions_polaires/antarctique

http://paysdumonde.ueaf.net/antarctique/

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